Hier soir, la CPTS du Sud Toulousain organisait son premier webinaire IA en explorant un sujet qui bouscule déjà le quotidien de nombreux professionnels : l’intelligence artificielle générative.
Animée par Vincent Kemoun, pharmacien et expert en IA, cette première session (soutenue par les laboratoires Pfizer) a réuni plus de 30 participants. Une belle entrée en matière pour découvrir ensemble ce que l’IA peut concrètement apporter au monde de la santé.
Comprendre les bases de l’IA générative
Vincent Kemoun, utilisateur intensif de ces outils depuis 3 ans, a commencé par poser les fondations :
- L’IA, science qui permet aux machines d’imiter certaines capacités humaines, trouve ses origines dans les années 1950 avec Alan Turing.
- L’accélération décisive date de 2017 avec les fameux Transformers de Google.
- L’IA générative n’est pas une base de données mais un modèle probabiliste qui prédit le mot le plus probable.
- Ses limites ? Elle peut “halluciner” et donner l’illusion de réfléchir… alors qu’il n’en est rien.
Panorama des modèles actuels
L’écosystème est riche et en constante évolution. Les principaux modèles présentés lors de la visioconférence étaient les suivants :
- ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google), Claude (Anthropic), Copilot (Microsoft), Mistral (France/Europe) ou encore DeepSeek (Chine).
- Selon le classement Chatbot Arena du 8 septembre, Gemini devance ChatGPT depuis déjà plusieurs mois.
- On distingue deux grandes familles : les modèles propriétaires (avec envoi des données vers les serveurs) et les modèles open source (utilisables localement, donc plus confidentiels).
Petit conseil pratique : mieux vaut maîtriser 2 ou 3 outils complémentaires plutôt que de vouloir tout tester !
Les secrets du prompting efficace
Ici, on oublie la logique “Google” pour entrer dans une véritable conversation avec l’IA.
Les 5 règles d’or partagées par Vincent :
- Donner un rôle à l’IA
- Fournir le contexte
- Définir clairement la tâche
- Préciser le format
- Indiquer le ton à adopter
À cela s’ajoutent quelques astuces avancées : demander des clarifications, vérifier les réponses, fournir des exemples et limiter les hallucinations.
Zoom sur les outils et fonctionnalités
- Perplexity AI : un hybride entre ChatGPT et Google, avec systématiquement les sources.
- Intégration avec Canva : pour éditer facilement les documents générés.
- ChatGPT 5 : de nouvelles fonctions prometteuses comme l’analyse approfondie de documents PDF ou le mode “Étudier et apprendre” pensé pour les étudiants.
Applications concrètes pour les soignants
Vincent a ensuite donné de la matière au sujet en réalisant des démonstrations pratiques :
- Création d’une fiche d’information patient sur la vaccination des personnes âgées.
- Rédaction d’une lettre de correspondance médicale pour un patient immunodéprimé.
- Génération de QCM de haut niveau en vaccinologie, pour l’auto-formation ou l’évaluation.
L’éthique, fil rouge incontournable
L’usage de l’IA en santé ne peut se faire sans vigilance. Quelques règles d’or à retenir :
- Toujours anonymiser les données et éviter tout partage d’informations identifiables.
- Désactiver l’amélioration automatique des modèles et la mémoire pour protéger les données.
- Garder un usage raisonné, avec une distance critique face aux résultats générés.
Replay
👉 Ce premier épisode a montré que l’IA générative n’est ni une baguette magique ni une menace insurmontable, mais un allié potentiel pour gagner en efficacité, en pédagogie et en précision — à condition de bien la connaître et de l’utiliser avec discernement !